La douleur post-opératoire

Brigitte Guardelli
IADE, référent douleur

Date de dernière modification de la page : 05/05/2010

Un site à ne pas manquer

Un site à ne pas manquer

 

 

La douleur post-opératoire est une sensation douloureuse, en rapport avec des lésions tissulaires créées lors d'une intervention chirurgicale et qui survient dès la fin de l'opération. L'intensité de ces douleurs dépend du geste opératoire et est variable en fonction de la sensibilité de l'opéré.

 

Vous allez être opéré du genou :

A la suite d'une opération sur le genou, les douleurs sont extrêmement variables. Beaucoup d'interventions sont peu ou pas douloureuses. C'est le cas en particulier des interventions pratiquées par arthroscopie. D'autres opérations, plus importantes, sont souvent suivies de douleurs durant les premiers jours. Enfin, toute opération, même peu douloureuse, peut le devenir par survenue d'une complication (hématome, phlébite par exemple)

Les médecins et les soignants vont utiliser toutes leurs connaissances et tous les moyens existants pour que cette douleur soit minimisée au maximum. Ils seront à votre écoute durant votre hospitalisation, et n'hésitez pas à leur signaler de façon précise ce que vous ressentez.

Le médecin anesthésique que vous rencontrerez à la consultation, avant la date prévue de votre intervention, vous expliquera, en premier lieu,

QScomment évaluer votre douleur ?
Pour cela, différentes méthodes existent :

a) - L'EVA (Echelle Visuelle Analogique)
C'est une réglette sur laquelle un curseur vous permettra de graduer l'intensité de votre douleur.

 

 

 

b) - L'Echelle Numérique : il vous suffit de "noter" votre douleur de 0 à 10

 

c) - L'Echelle Verbale Simple : cinq adjectifs : douleur nulle, faible, modérée, forte, très forte..

Dans chaque établissement, une seule méthode d'évaluation est utilisée, de façon à ce que celle-ci soit connue de toute l'équipe.
D'autres moyens peuvent être utilisés, se basant sur les expressions, pour les petits enfants ou les personnes ne pouvant s'exprimer.

 

Suivant le type de l'anesthésie, de l'intervention, votre médecin anesthésiste dispose de différents moyens pour lutter contre la douleur :

a) - Antalgiques
Ce sont des produits utilisés pour soulager la douleur et dont la "puissance" sera fonction de celle-ci.
Exemples d'antalgiques : Dafalgan, Efferalagan (codéïné ou non), Aspirine, Diantalvic, Topalgic, Doliprane, Morphine etc...
Ils sont administrés :
- par voie intra-veineuse. (injectés par l'intermédiaire de votre perfusion).
- par voie sous-cutanée (injectés par piqûres).
- par voie orale, dès que vous pourrez boire, par comprimés ou gélules.
en fonction de votre douleur et répétés aussi longtemps que nécessaire.

A ces antalgiques peuvent être associés pour une meilleure efficacité des anti-inflammatoires (Bi-Profenid, Voltarène, Celebrex ...)

Ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires (nausées, douleurs gastriques, éruptions ...). Ces inconvénients seront pris en compte, traités et le traitement de la douleur sera modifié.

 

 

b) - Antalgiques par voie PCA (Analgésie Contrôlée par le Patient)
Cet appareil, dont il existe plusieurs modèles, n'est pas encore distribué à grande échelle dans les établissements de soins, en raison de son prix élevé. Il est plutôt réservé aux interventions qui risquent d'être particulièrement douloureuses.
Vous contrôlerez vous-même l'administration de vos médicaments contre la douleur en fonction de l'intensité de celle-ci.
La pompe est reliée à votre perfusion et aura été programmée par votre anesthésiste suivant les critères de votre intervention, de votre âge et de votre état général.
En appuyant sur un bouton, vous délivrerez une certaine dose de morphine quand vous en aurez besoin.
La pompe est réglée pour éviter tout surdosage et le réglage peut en être modifié à tout moment par le médecin si nécessaire.

 

c) - Blocs nerveux périphériques (Injection d'anesthésiques dans la gaine d'un nerf)
Ces blocs sont réalisés pour la chirurgie du membre inférieur et du membre supérieur. dans un but anesthésique et/ou analgésique, en blocs uniques, multiples ou continus, à l'aide d'une aiguille spéciale reliée à une seringue contenant le produit anesthésique qui sera injecté lorsque le médecin aura "repéré" le nerf qu'il faut "endormir" à l'aide d'un stimulateur qui délivre un faible courant électrique non douloureux.
Eventuellement, un cathéter (petit tuyau troué très fin) sera introduit au travers de l'aiguille, avant son ablation, pour permettre ainsi la ré injection du produit anesthésique dans la gaine du nerf, afin de prolonger l'analgésie (soulagement de la douleur).

d) - D'autres "petits moyens" seront utilisés pour limiter votre douleur :
- une vessie de glace peut être posée sur le genou opéré, le froid entraînant une diminution de la douleur
- une attelle, qui immobilisera le membre opéré si l'intervention le nécessite, limitera les "faux mouvements" douloureux.

 

 

Toutes ces méthodes d'analgésie sont connues du personnel soignant, ainsi que leur surveillance, leurs avantages et leurs inconvénients.

Dès votre entrée, et avant l'intervention, vous pourrez reparler avec votre anesthésiste, l'infirmière douleur ou celle de votre service d'hospitalisation, de toutes les méthodes qui seront mises en oeuvre pour que vous puissiez dire : "je craignais d'avoir beaucoup plus mal".