LA MALADIE D’OSGOOD SCHLATTER

Date de dernière modification de la page : 04/07/2004

 

Docteur Dominique Lucas

Docteur Jacques Parier

 

C'est la souffrance de l’insertion basse du tendon rotulien, au niveau  de la tubérosité tibiale antérieure,  chez le jeune sportif en période de croissance. Elle a été décrite pour la première fois en 1903, conjointement par deux auteurs, l’un anglo-saxon OSGOOD, l’autre allemand SCHLATTER, d'où son nom . 

 

Cette maladie survient préférentiellement chez le garçon, au moment de la puberté. Elle touche plus volontiers les enfants sportifs qui pratiquent des sports où les impulsions ou la course sont importantes : football, basket, tennis, gymnastique…

La douleur est située au niveau de la partie basse du tendon, à l’endroit où il s’attache sur l’os. Il existe parfois des douleurs qui diffusent, à partir de cette zone, vers la rotule, ou vers le bas, sur le tibia.

L’enfant est gêné lors de la pratique du sport, de façon plus ou moins intense, parfois le sport peut être impossible à pratiquer. Il peut également exister un retentissement dans la vie courante : montée des escaliers, accroupissements ... La position à genoux est très souvent pénible, en particulier, s’il existe un appui direct sur la tubérosité tibiale antérieure.

Le médecin recherche des douleurs à la palpation de cette zone qui est souvent gonflée. Parfois les deux genoux sont atteints. Lorsque l’enfant est en appui sur le membre touché, la flexion du genou est douloureuse, voire impossible. Il est important pour le médecin de contrôler la souplesse des muscles situés devant et derrière la cuisse, car, plus l’enfant est raide, plus la traction sur le tendon rotulien est forte, majorant ainsi des risques de déclenchement ou d’entretien de cette maladie.

 

La radiographie est indispensable. Comparative, elle permet de voir précisément l’état de cette tubérosité tibiale, qui correspond à la zone précise de l’attache du tendon rotulien sur le tibia. L’aspect de cette tubérosité tibiale est souvent morcelé, irrégulier. Parfois, il existe un petit fragment osseux qui semble vouloir s’éloigner de son attache originelle.

Exemples radiologique de maladie d'Osgood

Le genou est radiographié de profil avec des rayon X dits "mous", c'est à dire peu puissant de façon à mieux voir les parties molles (tendon, muscles etc...), les os sont par contre uniquement vu en silhouette. 

L'attache tibiale du tendon rotulien qui n'est pas encore ossifiée, se fragmente sous les tractions répétées occasionnées par les sports d'impulsion.

 

Le traitement est fonction de l’importance des signes cliniques et radiologiques. Le plus souvent, il s’agit d’un repos simple de 4 à 6 semaines. La douleur reste un excellent signe pour juger de l’évolution. Tant que le genou est douloureux en appui et flexion sur une seule jambe, il faut rester prudent. On diffère alors la reprise sportive. Pour les cas très douloureux, on peut être amené à effectuer la mise en place d’une attelle qui autorisera l’appui, le genou étant maintenu en extension complète. Cette immobilisation est habituellement maintenue pour une durée de 4 à 6 semaines.

 

Arrachement de la tubérosité tibiale antérieure

Dans quelques cas exceptionnels, lors d’une impulsion violente, le jeune sportif peut être victime d’un arrachement brutal de la tubérosité tibiale antérieure. L’adolescent souffre beaucoup, la marche est impossible, le genou est très gonflé. La radiographie comparative est indispensable, elle confirme cet arrachement qui nécessite un traitement chirurgical de fixation de la tubérosité. Une immobilisation est nécessaire pour permettre la consolidation

Ensuite la rééducation permet de récupérer une fonction normale . La reprise du sport est effectuée  a partir du quatrième mois

Fixation chirurgicale de l'arrachement

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