Arthroscopie du genou

 

Vincent CHASSAING

Jérôme LEMOINE

Chirurgiens orthopédistes

Date de dernière modification de la page : 04/07/2004

Rupture du ménisque interne

L'arthroscopie est une technique peu agressive permettant d'effectuer un certains nombre d'interventions chirurgicales sur le genou. Elle est parfois utilisée pour une simple exploration diagnostique de cette articulation. Bibliographie

 

I - TECHNIQUE

L'arthroscopie est effectuée en salle d'opération, sous anesthésie générale ou péridurale. L'arthroscope est un tube de quelques millimètres de diamètre, muni d'un système optique et d'un système d'éclairage ; il est couplé à une caméra vidéo miniaturisée, elle-même reliée à un écran de télévisionr.

L'arthroscope est mis en place à l'intérieur du genou par un orifice minime ; un ou parfois plusieurs autres petits orifices cutanés sont nécessaires pour l'introduction d'instruments fins dans l'articulation. Pendant tout l'examen, le genou est gonflé avec du liquide ( sérum physiologique ).

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II - INDICATIONS DE L'ARTHROSCOPIE

La place de l'arthoscopie (2) a été mieux précisée par l'ANDEM (Agence Nationale pour le Développement de l'Evaluation Médicale), à la suite de la "Conférence de Consensus" du 7 octobre 1994.

A - Arthroscopie opératoire :

Il est possible par arthroscopie d'effectuer un certain nombre d'interventions chirurgicales intra-articulaires, sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir le genou, et ceci, grâce à l'utilisation d'instruments miniaturisés de haute précision. L'intervention peut porter sur :

- les ménisques : ablation, le plus souvent partielle, se limitant à la zone lésée du ménisque et conservant toute sa portion saine. L'arthroscopie peut également être utilisée pour suturer un ménisque dans les rares cas où cela est possible.

- le cartilage : régularisation du cartilage lorsqu'il est fissuré, irrégulier, hypertrophique. Cette régularisation, peut si besoin, intéresser l'os sous-jacent au cartilage ou permettre l'ablation d'un fragment d'ostéochondrite.

- la synoviale : excision d'adhérences, de replis ( plica ), ablation partielle ou totale de la synoviale.

- l'arthroscopie peut permettre d'enlever de petits fragments osseux ou cartilagineux libres dans l'articulation ( corps étrangers ).

- l'arthroscopie est enfin utilisée pour certaines opérations plus importantes du genou, en particulier lors du traitement des ruptures des ligaments croisés, de certaines fractures des plateaux tibiaux…En évitant d'ouvrir l'articulation, elle rend l'intervention moins traumatisante.

B - Arthroscopie diagnostique :

Beaucoup plus rarement l'arthroscopie est utilisée pour rechercher la cause d'un trouble dans le fonctionnement du genou (douleurs, gonflement, blocages, instabilité, etc...). Dans la majorité des cas en effet, l'examen clinique, et les examens complémentaires modernes (radiographies, scanner, IRM…) permettent de faire le diagnostic, et le recours à l'arthroscopie diagnostique n'est indiqué que si leurs renseignements sont insuffisants. L'arthroscopie permet de regarder :

- la cavité articulaire,

- les ménisques ( interne et externe ),

- les cartilages ( de la rotule, du fémur, du tibia ),

- la membrane synoviale ( poche qui entoure l'articulation ),

- les ligaments croisés.

 

V - LES COMPLICATIONS DE L'ARTHROSCOPIE

Les complications de l'arthroscopie sont très rares, encore plus rares que celles de la chirurgie classique. Mais toute opération, si bénigne soit-elle et quelles que soient les précautions prises, comporte un risque qui va de la complication minime à la complication majeure.

1- les complications au cours de l'arthroscopie

a- complications anesthésiques Elles ne revêtent aucun aspect spécifique à la chirurgie arthroscopique.

b- complications locales

les complications vasculaires : l'artère ou la veine poplitée peuvent être exceptionnellement blessés (0,003% des arthroscopies) pouvant avoir des conséquences graves.

Les complications nerveuses : une zone d'anesthésie cutanée voire des fourmillements localisés sont possibles par atteinte de petits rameaux nerveux situés sous la peau au niveau de la cicatrice. En général ces sensations désagréables s'atténuent avec le temps. Les lésions plus importantes sont exceptionnelles.

Une entorse du ligament latéral interne peut survenir, due aux manœuvres qui permettent d'écarter le fémur du tibia pour accéder aux ménisques.

Le bris d'instruments : les instruments utilisés sont fragiles et peuvent se casser même s'ils sont maniés par un opérateur soigneux et entraîné.

2- les complications après l'opération

· Les complications thrombo-emboliques : les phlébites ne sont pas spécifiques de l'arthroscopie. Elles sont très rares (0,12%) malgré le traitement anticoagulant préventif. Elles peuvent entraîner des embolies pulmonaires exceptionnellement mortelles ( 0,003%).

· l'arthrite : c'est une infection post opératoire de l'articulation. La fréquence est rare moins de 0,5% de toutes les arthroscopies. Le traitement nécessite une nouvelle intervention, un lavage arthroscopique de l'articulation et un traitement antibiotique adapté.

· L'hémarthrose : c'est la survenue d'un épanchement sanguin important et douloureux dans l'articulation. Rare (0,5%), son traitement peut nécessiter une ponction, plus rarement un lavage.

· un épanchement non sanguin de l'articulation est possible, souvent du à une reprise trop rapide de l'activité. Sa persistance peut parfois nécessiter une infiltration intra-articulaire.

· une tuméfaction localisée sur la cicatrice est possible. La guérison spontanée est habituelle. Exceptionnellement un geste chirurgical d'excision est nécessaire.

· le syndrome algodystrophique, complication très rare mais non spécifique de l'arthroscopie est responsable de douleurs et de raideur. Son évolution est longue parfois 12 à 18 mois. Sous traitement la guérison est habituelle.

3- les résultats insuffisants

Les résultat d'une intervention ne peuvent être garantis. Ils dépendent de nombreux facteurs, en particulier de l'affection présentée, de l'ancienneté des lésions, d'éventuels problèmes associés, de l'âge, du poids, de l'activité etc…

L'énumération, et la description de ces complications ne doit cependant pas faire oublier leur rareté et leur bénignité habituelle, surtout avec l'arthroscopie qui a fait diminuer le risque opératoire au niveau du genou.

Grâce à l'arthroscopie, la chirurgie du genou a fait d'énormes progrès. L'arthroscopie permet en effet des interventions précises, un meilleur confort pour l'opéré avec en particulier des opérations peu douloureuses, une hospitalisation courte, et des suites habituellement très simples.

 
 
 
 

 

 

 

GROUPE DE CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET SPORTIVE DES MAUSSINS

 

 

 

 

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