|   L'arthrose du genou est la  destruction de l'articulation par disparition de son cartilage.  Il s'agit d'une maladie du  sujet âgé mais elle touche parfois des sujets beaucoup plus jeunes. Les causes  sont différentes. Il peut s’agir :
 
            
              de la conséquence de maladie générale responsable  d'arthrite, c'est à dire de destruction articulaire par un syndrome inflammatoire  (par exemple : la polyarthrite rhumatoïde). d'arthrose d'origine post-traumatique à la suite  d’un accident de sport ou de la voie publique qui a occasionné soit une  fracture articulaire soit une entorse.  Les fractures articulaires  sont des fractures graves car elles peuvent être responsables d'une atteinte  cartilagineuse, soit rapidement soit secondairement (séquelle de la fracture).
 Les entorses graves du genou  non ou mal traitées aboutissent parfois à une instabilité chronique. La rupture  du ligament croisé antérieur déstabilise le genou entraînant un jeu excessif de  l'articulation. Ce jeu excessif peut s'aggraver et induire à la longue une  usure méniscale puis cartilagineuse.  L'arthrose peut être  secondaire à l'ablation d'une lésion méniscale de nombreuses années auparavant.  En effet le ménisque est une cale amortissante qui protège le cartilage. Son  remplacement n'est pas encore possible et son ablation lorsqu'il est lésé  entraîne une surcharge cartilagineuse qui peut être arthrogène à long terme.
  Le traitement de l’arthrose du  sujet jeune doit être essentiellement conservateur, c'est à dire médical. Les  antalgiques et les anti-inflammatoires à la demande, le port de semelles, le  contrôle du poids, la rééducation visant à l'entretien articulaire et  musculaire, les injections d'acide hyaluronique (viscoinduction), permettent de  retarder au maximum une éventuelle intervention chirurgicale. En effet  l’intervention consiste à remplacer le cartilage usé par un élément artificiel,  la prothèse. Il s’agit d’une pièce mécanique susceptible d’usure. Plus la  prothèse est mise en place chez un sujet jeune plus elle sera sollicitée et  plus longtemps elle devra être utilisée du fait de l’augmentation régulière de  l’espérance de vie. Les contraintes imposées à la prothèse seront très  différentes chez une patiente retraitée de 80 ans et chez un patient actif de 55  ans. La probabilité d’être obligé de pratiquer un changement de prothèse  augmente plus le patient est jeune et actif.
 |  Si la gêne reste tolérable, il  faut donc essayer de temporiser au maximum, d'adapter l'activité aux  possibilités du genou et éventuellement d'envisager un reclassement  professionnel en cas de métier sollicitant de façon intensive l'articulation. 
 
  Dans certains cas  particuliers, l'arthrose est aggravée par un défaut d'axe de la jambe et on  peut être amené à proposer une intervention conservatrice de réaxation de  l'articulation afin de mieux répartir la charge sur le genou lors de la marche.  C’est l’ostéotomie.
  Malgré ces différents traitements,  l'arthrose peut rester douloureuse, invalidante avec une diminution du  périmètre de marche et une inefficacité du traitement médical. On peut alors envisager  un traitement radical, c'est à dire, la mise en place d'une prothèse qui va  remplacer le cartilage disparu. Cette situation est une situation rare, de  « dernier recours » mais qui ne doit pas être définitivement exclue  chez le sujet jeune. En effet les résultats actuels des prothèses totales du  genou sont bons avec un recul extrêmement satisfaisant. En cas d'usure de la  prothèse, les techniques de reprise chirurgicale et de changement sont  actuellement au point et efficaces.
  L'amélioration des techniques  chirurgicales, la qualité des implants actuels, leur longévité, permet de  proposer au sujet jeune qui présente une arthrose très évoluée, très  invalidante un traitement chirurgical avec un bon résultat. Le patient doit  être néanmoins prévenu des avantages mais aussi des risques et des  inconvénients de cette thérapeutique et en particulier de la possibilité d’un  changement de la prothèse au cours de sa vie.
  Si la prothèse permet  d'indolence, c'est à dire l'absence de douleur et la reprise d'une vie  quotidienne normale, elle ne permet pas de tout reprendre. En effet les  activités sportives violentes, en charge, sont contre indiquées, en revanche  les sports non en charge, comme le vélo ou la natation sont autorisés. Les  sports doux comme la randonnée, le golf sont aussi possibles.
  L'intervention ne sera  envisagée qu'après un bilan clinique et radiographique précis permettant  d'avoir la certitude qu'aucune autre thérapeutique n'est envisageable en  concertation avec le rhumatologue et le médecin traitant.
 |